Les mots
Je vais un peu te parler de mes supers copains : les mots.
Pas forcément les mots doux, les mots-ruent, les mots eaux, les motus, les mots tard, les mots...
Non mais tu as vu? Elle tombe dans de la pseudo linguistique, autant la première partie légère et pleine de finesse (....) allait, mais là, elle bascule dans un énoncé incompréhensible.
Bah ouai Monique, mais, a priori, je suis en lettres.
donc.
La grève ne se fait pas avec des autocollants.
La grève se fait avec les mots.
Dans une époque où la politique s’empare du discours.
Je vais te faire un bref récapitulatif de mes pauvres connaissances au sujet de la rhétorique et de la production du discours, comme ça d’un coup.
Bon alors, niveau dates, tu comprendras bien vite que je suis très mauvaise, et même pour les anniversaires des personnes que j’aime, alors, je vais te donner quelques noms, à toi de voir après, si ça t’intéresse de creuser un peu.
Je vais te citer deux noms qui me reviennent et ont marqué ma scolarité latine et grecque : Aristote et sa Poétique et Cicéron, grand rhétoriqueur (anecdote qui te marquera si tu manges du couscous ( ?) Cicéron, ça veut dire pois chiche, rapport avec son physique, apparemment, Cicéron était un homme sexy).
Je parle de rhétorique, je n’oublierai pas de te parler un peu du sophisme, et de la maïeutique, ou pas.
Alors, la rhétorique, c’est quoi ?
C’est l’art de bien parler (l’éloquence), et de produire un discours (composé de différentes parties exorde, narration, péroraison, avec des but différents : captatio benevolentiae (je te laisse deviner), Pathos, Ethos, et Logos).
Donc la rhétorique, tu l’utilises quand tu veux que tes parents te donnent de l’argent parce que t’es en dèche, tu l’utilises pour grappiller des points sur ta copie (pour que justement papa et maman te rémunèrent tes bonnes notes), pour draguer ( j’ai envie de dire, dédicace..).
La rhétorique, tu l’utilises tout le temps.
C’est l’art de bien parler ouèch grosse t’as vu.
Ca a généralement pour but de convaincre et de persuader.
Attend je m’arrête.
Je suis sûre qu’on t’a déjà parlé des nuances entre ces deux mots, forcément.
Alors, moyen mnémotechnique perSuader Sentiments, convaincre euh, convaincre. Euh. Joker.
Quand on parle rhétorique, on peut parler aussi un peu de sophisme.
Ne confond pas avec le soufisme hein…
Le sophisme se moque du vrai et du faux, je te donne la définition, c’est plus simple « raisonnement qui n’est logiquement correcte qu’en apparence, et qui est conçu avec l’intention d’induire en erreur », c’est « se couler dans les désirs de l’autre », l’important : c’est persuader.
Alors la politique actuelle, c’est du sophisme ?
Joker.
Oui, écoute, il est 10h08 du matin, alors merde hein, mon cerveau se réveille.
Donc.
Mo come back to the words.
L’homme est langage
L’homme a son statut d’homme parce qu’il parle.
Essaye de communiquer avec buffle.
A moins que tu sois dans le film Australia, ou que tu t’apelles Elisa de La jungle, c’est physiquement impossible : Nous sommes trop cons pour saisir le stoïcisme des bœufs.
Ne mets pas la charrue avant les bœufs.
Et ne mets pas le mot comique à côté de Morgane, mets d’abord blagues pourries.
Donc les mots.
Y a eu les Mots de Sartre. Y a eu le J’accuse de Zola.
En temps que littéraire, fière de l’être, je peux te dire que j’y baigne moi, dans le bouillon des mots.
Le mot est fabuleux.
Le mot est fabuleux parce que le mot n’est pas qu’un mot.
Quand je dis un mot, tu le prends, et tu le comprends comme tu veux.
Le mot est une armoire.
Remplie de chaussettes, de pantalons, de pulls…
Tu choisis, et tu composes ta tenue. Et, à ta guise.
Le mot, c’est tout un concept. Un peu comme quand Eros appelle Thanatos.
Le mot appelle la prison et la liberté à la fois.
Dans la langue, tout devient outil. Virgule, points de suspension deviennent les soldats du langage, mercenaire de la phrase.
Je ne suis pas célibataire, je suis maquée avec les mots.
Le mot devient un meilleur copain, une barque dans laquelle on se glisse pour traduire les angoisses, les cris, les peines et les joies. Le mot est un cri silencieux et bruyant à la fois.
Mais il a des limites comme tout. On ne peut pas tout dire avec des mots, tu le comprendras, et je sais que tu a déjà été victime de cette impossibilité de foutre ce que tu avais sur le cœur sur du papier.
C’est angoissant, et terriblement frustrant.
Après, les mots peuvent te dépasser, on appelle ça Lapsus.
Le mot fait partie intégrante de l’homme, puisqu’il est une des bases du discours.
Je communique, je t’envois des mots.
Je vais pas trop partir sur les délires de morphèmes, de lexèmes, de signifiant et de signifié.
Je vais rester un blog bon public, juste pour ta culture littéraire et linguistique, des petits mots sur le signifiant et le signifié.
Quand je dis chien par exemple.
Le mot en lui-même, composé de voyelles et de consonnes est le signifiant, au même titre que dog, el perro.
Mais l’idée du chien (« universelle »), de l’animal avec des caractéristiques spécifiques (meilleur ami de l’homme peut en faire partie si tu veux. Par contre je précise que le York n’est pas un chien, c’est le forme animale de Belzébuth, voire sa maîtresse brushinguée est pire), ça, c’est le signifié. Le contenu si tu veux.
D’où la limite du contenant, le mot chien.
Et d’où l’infini possibilité qui se cache en dessous du mot.
Le mot est, si tu veux, une sorte de symbole, matériel, qui renvoie à l’idée.
Le mot contient donc cette idée.
Fin de parenthèse.
Je reviens donc aux mots du pouvoir.
J’ai assisté, que je te raconte ma vie, une conférence (en petit comité) sur le mot, et les pouvoirs du mot.
En ce moment, je vais reprendre les mots de Leandro « effervescence intellectuelle », nous sommes en plein cœur du problème des mots et de leur double sens.
Un discours politique doit être lu selon différents niveaux.
Et en ce moment, disons que nous le lisons et l’écoutons de manière de plus en plus subjective.
C’est un travail d’archéologue que nous menons.
Tenter de comprendre.
Je pense à un truc.
Bon cet article sera très décousu, mais je passe déjà du temps sur mes post, alors ça suffit quoi, j’ai une vie.
Dans nos études littéraires, on nous apprend (tant bien que mal) à commenter et à expliquer un texte.
Le truc, c’est que chaque personne va avoir une lecture personnelle, et je trouve ça, au final, assez difficile de réussir à interpréter un auteur et ce qu’il nous a laissés.
De la trahison, je sais pas.
Et justement, ce qui est frustrant en L, c’est que jamais, on arrivera à la fin.
C’est fascinant à la fois tu me diras.
Petite pause : va frapper son frère qui est en vacance.
Bon j’abrège parce que j’ai l’impression de tourner en rond, et de ne pas trouver
les mots.