Le blog de Mo

JOURNEE 3

La journée boulet.

Y a des jours sans et des jours avec, et, c’est la même chose à 3000m.

Disons qu’aujourd’hui, c’était une journée sans.

Cette fameuse journée où tu galères, où la neige est soit trop molle, soit trop dur.

Cette journée, tu la passes sur le cul.

Cette journée, les autres la passent à t’attendre.

Bon, il fait beau alors keep cool felix papout’.

Quoi ça fait un quart d’heure que vous attendez ?

Il fait beau alors comme dirait un chanteur célèbre et de talent « relax, take it easy »…

Tu vois, au ski, je suis toujours celle qui a un problème de fixation. C’est une tradition.

Alors aujourd’hui, tu t’en doutes, ça a pas loupé.

Je descends du télésiège, je pose mon cul pour rechausser.

Et là, tadadam…

C’est le drame.

Une de mes fixations gauches est dans mes mains.

Caca.

Où elle est c’te putain de visse de meeerde ?

Je fouille dans la neige, énervée.

Miracle du jour, bonjour.

Après un petit quart d’heure de fouille archéologique, j’ai les doigts gelés, mais mais mais, la visse est dans ma main.

Monsieur Bricolage m’aide et c’est reparti.

Ou pas.

Premier virage, je me gaufre lamentablement.

C’est la faute des fixations…

On s’arrête après pour manger dans un...

Restaurant d’altitude.

Je pense que plus on est haut, plus les prix touchent des sommets.

C’est un phénomène physique, j’en suis sûre.

Comme l’opercule ( clap clap. Attends, je vais t’enchaîner : cucurbitacée, céphalopode … respect) du yaourt qui se gonfle.

Alors, le restau’ de montagne, c’est, comment te dire, la peau du cul de la marmotte qu’on a croisée aujourd’hui.

Donc, on a pris un crédit 10 ans pour une salade et deux hot dog.

Tu comprendras que bien sûr, j’ai pris une salade (siffle et regarde vers le ciel).

Ah, la moutarde aussi, on doit payer ?

Ah, le ketchup aussi ?

Comment ça les toilettes c’est 40 centimes ?

A ce prix là, quelqu’un vient t’essuyer ?

Putain, y a même pas de Femme actuelle ?

A ce prix là, je te jure, tu passes un quart d’heure à choisir ton trône, et ton mandat dure bien vingt minutes.

J’ai essayé de prendre mon temps pour éviter de repartir trop vite.

Tu comprends, quand on arrive à rien faire, on retarde le moment où on est obligé de mettre en  pratique le «  ne m’attendez pas, j’arrive ».

En plus aujourd’hui, il fait un temps superbe comme je t’ai dit.

Mais attention garçon, parce que qui dit superbe temps, dit aussi marque des lunettes.

T’as plusieurs choix, soit tu t’en fous (comme moi), la marque du masque, c’est super classe ; soit tu te camoufles derrière ton écharpe et tu transpires dans ta combi’ (il fait 10°T là, même en haut des pistes), soit tu passes ta journée la tête dans la neige (tu peux mixer les différentes propositions. Oui, comme au self.), soit, tu retires tes lunettes et tes yeux brûlent.

C’est super sexy glamour la marque du masque.

Et en rentrant, chaque personne que tu vas croiser te diras cette célèbre phrase :

T’es parti au ski toi ?

Alors j’ai passé ma journée à rouspéter, juste un peu, je suis une nana quand même quoi, je revendique mon droit de vous casser les couilles.

Et là, tu vois, je devrais aller travailler.

Comment te dire ?

J’ai pris un sac d’affaires de cours, faut bien que je les rentabilise, rien qu’un peu.

Pour rien te cacher, j’ai pas forcément envie, surtout en fin de journée, de gratter l’amitié avec les verbes intransitifs et transitifs, où de travailler au corps à corps Balzac.

J’ai fumé ma première garrot dans un télésiège, après en avoir fait deux, où je n’ai pas réussi à allumer ma guinze.

Et je te jure que ça détend après avoir entendu pendant un quart d’heure

ATTAQUE MOI CETTE PUTAIN DE PISTE BORDEL !

M’enfin, une bonne journée quand même, je me suis rien pété, j’ai juste la cheville violette.

Me demande pas pourquoi, je sais pas non plus.

On demandera à Thib’ quelle atroce maladie colore en violet tous mes membres.

JOURNEE 1

Nous sommes le 11 avril, et je suis actuellement dans un appartement à Tignes

Tu vois le genre d’appartement avec en guise de déco’ : un tableau avec une photo de marmotte, une photo de chalet et un truc que je n’ose pas nommer.

Pour la marmotte, c’est véridique.

Valèrie Damido avec nous !

J’avoue qu’en général, les appartements en montagne sont généralement d’un goût plus que douteux.

Non parce que déjà, je sais pas quel est le con qui a lancé la mode du mur en crépis.

Faut qu’on m’explique, c’est quand même super moche non ?

Après, dans les apparts, y a le fameux lit superposé.

En bois massif, de préférence assez moche et rustique.

Enfin, rustique façon ikea quoi.

Dans la famille des objets de bon goût, je voudrais….

Le pot pourri.

Remarque, je crois qu’il est vraiment pourri ce pot.

Après tu peux avoir la variante : le bouquet de fleurs séchées.

La grande classe.

Pour contrer le vol abusif de ces merveilles, les propriétaires ont mis au point un subterfuge :

La colle.

Un peu de colle sous le vase.

Faut dire, il est tellement convoité.

Ensuite, je sais pas pourquoi mais généralement, les douches sont super relou à régler.

Tu vois, soit tu te brûles, soit tu te prends un jet glacé.

Quel est le con qui a sorti « en montagne, l’eau est toujours bonne et toujours fraîche !! »

Mother fucka’.

Et puis en plus, y a pas de pression. Je sais pas si t’as remarqué, mais, même si le robinet est tourné à fond, y  a qu’un mini jet.

Même le jet Tonton Jean depuis qu’on lui a sectionné un morceau de vessie, est plus fort.

Je vais revenir sur le voyage en voiture.

Nous, je sais pas comment on a fait, mais on a juste mis 7h.

Et sans faire du 200km.

Passionnant.

Donc quand tu pars au ski, tu sais que le voyage en voiture s’annonce long et douloureux.

Donc tu sors la tenue de combat.

La tenue sexy chocolat.

 Je corrige.

Faut savoir que ski, ça rime pas avec sexski.

Pardon sexy.

Alors, moi je suis en mode à l’arrache, maquillage panda dégoulinant, le fameux jogging, guêtres, baskets, t-shirt, et bonnet.

Sans oublier la chaussette de ski qui transforme tes mollets en bûche.

Ah cette fameuse chaussette de ski !

Remarque t’y vois aucun inconvénient, ça donne un petit côté couleur locale, et puis, t’as toujours rêvé d’aller couper du bois, hein Charles ?

Après les questions qu’on a tous posé du genre « pipi » et à laquelle nos charmants parents nous répondaient « tu peux te retenir encore pendant 100km ! » ou bien « mais putain, tu fais chier, on vient de s’arrêter, t’avais qu’à y aller merde ! », ou dans une autre gamme « c’quand qu’on arrive ? », il y a l’air d’autoroute et, la station service.

Episode du matin.

La station service à 6h du matin.

Déjà, je sais pas si t’as remarqué mais dès que tu fais une pause dans une station service, tu te dis « mais, on s’est déjà arrêté ici l’année dernière ? »

Eh bah non.

Y a un truc qui me fait marrer dans les stations service, c’est la boutique où ils te vendent des fringues super beaux, du genre t-shirt avec une marmotte surpiquée avec des fils dorées pour mettre en relief son poil soyeux, ou du genre les magazines qui datent de 2006, que personne n’achète, et qui sont vendus et emballés par 2 dans un film plastique.

Là, je suis quand même tombée sur du lourd : MAXIMA 2004 avec Eve Angeli en couverture.

Comment te dire ?

Y a les rayons de sandwichs où tu passes trois heures à te décider.

Sandwich au thon ? Crudité ? Emmental ?

Ah, le fameux sandwich club.

Tu passes devant le rayon cd.

Tu sais pas pourquoi, mais y a que dans les stations comme ça qu’il y a encore des cassettes.

Comprends pas.

Après, quand tu pars au ski, y a la voiture.

J’ai essayé de breveter des positions pour dormir à l’aise et confortablement, mais, comment te dire ?

Quand tu fais 1m71 et que tu as des problèmes de dos, la voiture devient vite un calvaire.

Mais heureusement…

Il y a findus.

Non non.

Heureusement, il y a la pause clope.

Première pause clope à 6h du mat’.

Je suis en mode commando, derrière la station service.

Tango Philips appelle Maurice. Aucune nouvelle de Lucky.

Je me camoufle pendant que le paternel prend un café.

Roger appelle Federer RAS, je répète RAS.

Je vis dangereusement.

Ensuite, tu oublies toujours un truc.

Une vraie malédiction.

Le pire, c’est que tu t’en rends compte juste au moment où tu sais que non, on ne fera pas demi tour.

J’ai oublié mon taille crayon khôl.

Tant pis, je trouverais bien un moyen de le tailler (NB après maintes tentatives, sans maquillage, c’est bien aussi… ou pas)

Pour tout te dire, je suis fracassée ce soir.

Fracassée dans les deux sens.

Déjà, nerveusement.

J’ai compris que mes nerfs avaient craqué quand j’ai failli pleurer parce qu’il n’y avait plus de jambon. Alors, je te dis pas ce qui s’est passé quand je me suis rendue compte que je n’avais pas de briquet.

Là, c’est soit les hormones de poulpe, soit les nerfs, soit les deux.

Après niveau physique.

Je suis un débris.

Un poulpe tout cassé, tout moisi quoi.

Une gibole en moins, un cerveau qui débloque complètement.

Rends toi compte, j’avais posé mes lunettes, et mon cerveau pensait qu’elles étaient encore perchées sur mon nez.

Quant à la MözelBier.

Plus jamais.

Mon estomac est mort, mon foie a décidé de me quitter.

Je dis STOP à la MözelBier.

De plus, je crois que le NPA veut la mort du poulpe.

(remarque : je suis devenue schizophrène)

Il va préparer une attaque avec un tract contre moi.

Mais vous inquiétez pas, vous serez tous prévenus, il fera un tract « MORT AU POULPE ».

Quant à cette nuit de ouf, j’ai limite envie de faire un tract (l’émotion sans doute) pour tous ceux qui n’étaient pas là en disant « tant pis pour vous ».

C’était « ouf », cache cache dans le bâtiment I, discothèque en 111, dortoir en 159, une tente en 246, un aquarium en 124, j’en passe.

C’est ouf, pas très revendicatif de danser YMCA sur la dalle, mais j’en ai rien à foutre de ce que les autres peuvent penser, on va pas faire la grève et la gueule.

Bref, j’ai surkiffé ma soirée avec vous.

Le poulpe poulponne.

Poup poup poup.

et j'en suis fière de mes cicatrices.

je me la joue victime super bien. (NB que ça ne devienne pas une habitude)